Tel Obélix, je suis tombée dans la marmite du plein air étant jeune, car mon père était directeur général d’une base de plein air, sur laquelle j’ai eu la chance de grandir et où j’habitais toute l’année : je pouvais faire de la corde à tarzan en attendant l’autobus!  Vous pouvez vous imaginer à quel point mes amis ADORAIENT quand je les invitais à la maison, des heures et des heures de plaisir à l’extérieur, peu importe la saison, à profiter de ce site enchanteur! J’ai, par la suite, débuté ma carrière dans le monde des camps à l’âge de 14 ans, milieu dans lequel j’oeuvre toujours.  J’ai occupé de nombreux postes en animation, coordination, formation, avant de devenir la responsable du service à la clientèle du Camp de vacances Kéno, poste que j’occupe depuis les 6 dernières années.

Ma mission quotidienne est donc de convaincre les parents d’enfants de tous âges que d’offrir un séjour en camp de vacances à son enfant est un cadeau inestimable. C’est un travail fantastique, quoique parfois ardu ! Alors qu’il nous arrive souvent de dire que nos enfants ne sont pas prêts à vivre ce genre d’expérience… C’est, la plupart du temps, nous qui avons de la difficulté à les laisser partir et vivre une aventure seuls, comme les grands, loin de nous sur laquelle nous n’aurons aucune influence, aucune emprise. Une belle occasion de pratiquer le laisser-aller !

Donc, un camp de vacances, c’est un lieu de vie où les jeunes sont invités à venir séjourner, dodos inclus. Et c’est bien là la différence majeure avec le camp de jour, qui lui, fort de ses thématiques et de ses activités à grand déploiement, n’offrira pas les mêmes possibilités d’apprentissage. À Kéno, des séjours de 3 à 33 jours sont offerts aux jeunes de 4 à 20 ans. Lieu de vie en nature, pendant la saison estivale, loin de la ville, de l’école et des parents ! Certainement des vacances pour tous (n’est-ce pas ?!), mais ça va plus loin car on y apprend… beaucoup! Raison pour laquelle nous avons également un penchant pour l’appellation « camp de plein air ».

Les jeunes y dorment dans des huttes ou des dortoirs, avec des camarades du même âge, encadrés par des moniteurs passionnés par le plein air. Différents programmes sont offerts, selon les intérêts des enfants et dans une optique de les sortir de leur zone de confort, de leur faire vivre des expériences nouvelles et significatives.

Emil - SNA MTL 2018

LES IMPACTS
Parler de l’impact positif des camps de vacances chez les jeunes, c’est donc parler de notre motivation quotidienne à faire notre travail.  Ainsi, il est possible d’exprimer l’impact des camps de vacances selon 2 grandes prémisses :

1. Le retour aux sources de manière à combler le « déficit nature »

Il y a un engouement notable chez les adultes pour le plein air, le salon aventure plein air de Montréal en est une preuve probante! Il y a fort à croire, donc, que ce désir, ce besoin sommeille chez les enfants également… Le plein air, c’est bon pour tous! Certes, il n’est pas toujours facile d’inculquer cette valeur fondamentale, voire vitale, à sa progéniture, particulièrement dans le contexte de société à grande vitesse dans laquelle on vit; par manque de temps, d’idées, de ressources, d’équipements, d’espace; en raison de l’obsession de la sécurité, du manque de modèles, de la solution facile que constituent les « écrans-gardiens », etc. Bien voilà qu’il reste encore quelques villages gaulois, où le temps s’écoule lentement et où la performance n’est pas mise de l’avant, où il fait bon vivre en nature, simplement… Les camps!

À partir de là, les camps de vacances peuvent être considérés comme des acteurs puissants pour intégrer, dans la vie de tous les jours, ce « réflexe-nature », ce besoin du grand air, cette nécessité de vivre dehors, d’explorer, de grimper, de courir, d’en prendre « plein d’air »! À titre d’exemple, nos guides de rivière qui partiront 33 jours en canot avec des campeurs, cet été, sont presque tous d’anciens campeurs qui ont développé cet intérêt au camp et qui ont, aujourd’hui, le désir de partager ce savoir. Un séjour au camp c’est vivre selon la température du jour, mais surtout sortir dehors peu importe qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, avoir le droit de sauter dans les flaques d’eau, apprendre à partir un feu avec du bois mouillé, se construire des abris dans le bois pour y passer la nuit, grimper tout en haut de la paroi d’escalade et apercevoir le lac au loin comme si nous étions des oiseaux… Observer les couches et les couches d’étoiles qui illuminent le ciel… toutes celles qu’on ne voit pas en ville… Vivre la nature quoi! Tout cela ne laisse personne indifférent et donne le goût d’y retourner encore et encore! Et, une fois qu’on découvre ces merveilles, on devient beaucoup plus sensible à sa protection et à sa préservation.

Le voir c’est le croire, mais sachez que nous pouvons également nous baser sur des statistiques parlantes, dont celles d’une étude menée par l’Université de Waterloo pendant 5 ans sur plus de 1300 jeunes de 4 à 18 ans.

Cette étude rapporte notamment qu’après leur séjour au camp, 61 % des campeurs se sont montrés plus enclins à la pratique de l’activité physique. Également, 52 % des campeurs savent mieux protéger l’environnement et adoptent des attitudes et des comportements en conséquence.

En 2017, l’équipe des communications a également fait un sondage maison auprès de la clientèle de Kéno. Le tout nous a grandement confortés dans la poursuite de notre mission, alors que 75,4 % des parents ont affirmé qu’avec son approche axée sur la nature et l’aventure, Kéno a permis à leur(s) jeune(s) de développer de nouveaux intérêts et de nouvelles passions.

Disons que le plaisir d’apprendre à apprécier être en pleine nature est le « leitmotiv » du camp de vacances Kéno, camp-école de plein air depuis plus de 50 ans et fier de l’être!

Blogue Impact

2. Le dépassement et la connaissance de soi dans un contexte de microsociété bien spéciale

Dormir ailleurs… Partir pour plusieurs jours, faire ses valises, quitter ses parents, ses frères et sœurs, son chien, sa chambre, ses occupations électroniques de toutes sortes, sa télévision, son confort… Voilà le grand défi! Je vous assure que les enfants reviennent grandis. On pourrait presque croire que la magie s’opère pendant la nuit, mais non.

Les jeunes sont amenés à se dépasser quotidiennement par de petits et grands défis.

Les activités sont diversifiées et hors du commun : canot, kayak, canyoning, escalade, expédition, devoir monter sa tente, se faire un feu et se préparer à manger. Bien sûr, ces activités pourraient se vivre en compagnie des parents, mais dans un contexte de camp, les figures de référence sont différentes. Les modèles d’autorité aussi. Il faut apprendre à faire confiance à des gens qui, en début de séjour, sont de purs inconnus.

Le concept de dépassement, de confiance en soi, de « prendre sa place » prend tout son sens. J’ai toujours dit que le camp c’est  « l’école de la vie ».

Les apprentissages seront différents pour tous et adaptés à la personne qui les vit. Le milieu des camps, ne misant pas sur la performance, laisse la place à l’enfant de faire ses gains personnels à son propre rythme, ce qui, par conséquent, renforce la confiance en soi et la fierté d’accomplissement. Pour certains, le simple fait de quitter la maison est un défi de taille, alors que pour d’autres, ce sera de réussir la traversée du lac à la nage… Aucun défi n’a moins d’importance qu’un autre. Dans tous les cas, l’engagement nécessaire à l’accomplissement provoquera un changement chez l’enfant, que le but soit atteint ou non. La vie de groupe au camp demande à l’enfant une ouverture vers les autres, car la majorité de ses compagnons ne sont pas, a priori, ses amis. Il apprendra à tempérer ses propres réactions, le consensus, la discussion, le partage, ce qui au camp, contrairement à l’école, se vit 24 heures sur 24. Les apprentissages prennent ainsi une toute autre dimension en intensité et en efforts exigés. Par contre, les gains sont importants et durables.

En confiance au sein d’un groupe, mais loin de ses parents, l’enfant développe son autonomie. Sachant que les moniteurs, voire tous les membres du groupe, seront là pour l’accompagner et l’aider, l’enfant apprend à se faire confiance et à se débrouiller face à des situations qu’il ne vit pas à la maison. La vie en groupe demande une cohésion et le respect de certaines règles de base. La participation de tous est nécessaire au bon fonctionnement. Il faut donc apprendre à tenir son lieu d’hébergement propre et en ordre : faire son lit, passer le balai, sortir les poubelles, etc. Tous ces apprentissages font une différence quant au sens des responsabilités chez l’enfant. Il se sait capable de le faire (bon… cela ne veut pas dire qu’il aura ENVIE de le faire! On ne fait pas de miracles!)

L’esprit de communauté, au camp, a une grande importance. Par exemple, pour la nuit de survie dans le programme Challenge, les jeunes vont s’encourager et s’entraider à construire leurs abris afin de s’assurer que tous et chacun réussissent à y passer la nuit. Malgré que le défi se vive individuellement, l’esprit d’équipe est là, présent et fort, pour apporter le soutien nécessaire à la réussite de tous.

En bref, nous sommes convaincus que la nature et l’aventure, dans une démarche structurée et consolidée, constituent des outils indubitables du développement de soi. L’étude de l’Université de Waterloo, précédemment citée, rapporte d’ailleurs qu’après un séjour en camp, « 65 % des enfants connaissent une évolution positive de leurs aptitudes à créer de nouvelles amitiés, parfois avec des personnes qu’ils jugent différentes, et à régler les conflits qui peuvent survenir. »  En fait, loin de la maison, ils apprennent l’autonomie, ce qui augmente leurs compétences et leur donne confiance. C’est pourquoi « 69 % des campeurs présentent une croissance positive de leur intelligence émotionnelle, cette capacité à reconnaître et à examiner leurs émotions et celles de leur entourage en fonction de l’âge, et 67 % de l’ensemble des campeurs ressentent une augmentation de leur autonomie et de leur confiance en soi ».

Fiers et confiants de cette mission que nous avons à coeur, nous vous encourageons donc à offrir à vos enfants la possibilité de s’épanouir en vivant l’expérience unique qu’est un séjour en camp de vacances.

 EMIL
Emilie Lacasse Pelletier
Responsable du service à la clientèle du Camp de vacances