Kéno a une faculté bien particulière : celle de transformer tous ceux qui y séjournent. Si vous avez déjà mis les pieds sur le site du Camp de vacances, vous avez eu la chance de constater qu’il y règne une énergie forte et rassembleuse. Si vous y êtes resté assez longtemps (une quinzaine d’étés dans mon cas), vous avez certainement pu constater l’impact que cet endroit peut avoir. Dans tous les cas, vous n’avez été témoin que de la pointe de l’iceberg, car un passage à Kéno sème en nous un élan de changements qui continue d’évoluer bien longtemps après que nous ayons arrêter de côtoyer directement cet univers. Laissez-moi vous raconter comment mon passage à Kéno transparaît, souvent à mon insu, depuis que j’ai entamé ma vie “d’adulte”.

 

Je suis concepteur en solutions d’inspections automatisées de produits pharmaceutiques pour une multinationale québécoise. Vous direz que c’est bien différent du temps où j’étais moniteur au Camp de vacances Kéno. L’est-ce vraiment? Évidemment, je ne vais plus travailler en Crocs, je n’anime plus de guerres navales ou je ne chante plus régulièrement devant des dizaines de personnes, mais en regardant au-delà de la simple description de tâches, en observant attentivement les défis qui émergent ou les qualités intrinsèques qui sont sollicitées, de fortes similitudes émergent.

 

Le goût du défi

Les défis sont différents pour chacun d’entre nous : la première nuit à la Baie à Coton, les premiers rapides de la Batiscan, les nombreux portages de cette interminable chaîne de lacs, le fameux saut aux plongeons naturels. Il peut aussi s’agir du premier séjour au camp, loin des amis et des parents, du premier groupe dont nous avons la responsabilité ou encore du moment où les parents de douze campeur(e)s quittent en nous confiant ce qui est le plus précieux à leurs yeux. La liste est longue, et certains éléments peuvent sembler plus anodins que d’autres, mais ce qui compte réellement, c’est d’être exposé à un défi, de vivre une expérience qui nous fait sortir de notre zone de confort. À Kéno, ce ne sont pas les défis qui manquent. Plus important encore : personne n’a à affronter un défi seul. Il y a toujours une forme de soutien qui nous aide à le réaliser, à le surmonter. Quand nous y parvenons, les craintes et les appréhensions se transforment en succès, en accomplissement et, plus important encore, en source de grande fierté. Rapidement, nous y prenons goût et nous en faisons une habitude. Avec du recul, nous réalisons que certains des moments les plus mémorables de notre vie sont ceux où nous avons eu le courage de sortir de notre zone de confort.

 

Les défis, j’y suis accro! Je les cherche dans toutes les sphères de ma vie. Entre autres, c’est ce goût du défi qui m’a amené à entreprendre cet été l’Expédition Akor: une aventure de canot-camping de 65 jours dans les monts Torngat dans le Nord québécois. Heureusement, je n’étais pas seul dans cette aventure. D’ailleurs, j’ai remarqué qu’investir du temps et de l’énergie dans un projet aussi passionnant, c’est rassembleur. Et tant mieux, car être bien entouré permet de surmonter n’importe quoi!

Crédit photo : Charles Fortin

La force d’une équipe

Ce n’est pas un hasard que l’esprit d’équipe soit l’une des cinq valeurs mises de l’avant à Kéno. Les expéditions offrent des occasions exceptionnelles de la faire valoir. Plus encore, mon expérience de moniteur m’a permis de remarquer que les campeurs se démarquant le plus positivement dans un groupe sont souvent ceux qui ont le plus fort esprit d’équipe. C’est également le cas dans n’importe quel environnement de travail.

 

Dans le cadre de mon emploi, je suis appelé à coordonner l’expertise de plusieurs départements afin de fournir à nos clients des solutions qui répondent à leurs besoins. Il y a certains aspects avec lesquels je suis familier comme la conception mécanique ou la logique d’automatisation, mais il y en a d’autres qui me le sont nettement moins. La conception électrique ou encore la programmation d’algorithmes d’inspection par caméras en sont des exemples. Ce qui rend l’accomplissement de tels projets possible, ce sont la multidisciplinarité et la cohésion de l’équipe. En me plaçant dans des situations de défis, Kéno a joué un rôle déterminant dans l’importance que j’y accorde au quotidien.

 

En terminant, la vie à Kéno offre d’excellentes occasions de développer son esprit d’équipe par l’entremise de multiples défis. C’est en vivant au rythme dynamique de Kéno qu’on est initié à l’importance de savoir s’arrêter et de profiter du moment présent. Ce dernier point constitue un défi que je rencontre régulièrement et chaque visite au camp me rappelle l’importance de prendre le temps.


Charles Fortin
Ex-moniteur au Camp de vacances Kéno