La cafétéria du camp Kéno : des murs qui en ont long à dire !

Au-delà de sa fonction première, la cafétéria du camp est devenue, au fil du temps, un véritable concentré de l’histoire de Kéno.  Ses murs racontent les aventures des groupes qui sont passés au camp année après année. Ses tables racontent les bons repas partagés par des groupes qui développent une complicité hors du commun. Son plancher porte les traces des générations qui l’ont foulé. Ses cuisines racontent le dévouement des équipes qui se lèvent aux petites heures du matin pour offrir un bon chocolat chaud aux campeurs qui reviennent de l’ours polaire. Sa plonge raconte la première expérience de travail des cuistots, qui découvrent le camp sous un jour nouveau. Et son puit de lumière raconte les rêves fous que les campeurs ont osé lancer en l’air.

Au fil des années, la cafétéria est devenue encore plus multifonctionnelle : le Croque-nature et le Camping se sont ajoutés au sous-sol, afin de faciliter la préparation de la nourriture et du matériel d’expédition. Avec un nombre grandissant de campeurs été après été, les besoins ont augmenté et le grand bâtiment a toujours été en mesure d’y répondre.

Par contre, il est maintenant temps d’adapter la cafétéria aux nouvelles réalités du camp et de revitaliser ce bâtiment qui a déjà 52 ans. C’est pourquoi Kéno prévoit rénover la cafétéria dès l’été 2021. Vous pouvez déjà nous aider à préserver ce lieu unique, l’âme du camp, grâce à notre campagne de sociofinancement sur la Ruche.

Et si vous êtes curieux d’en savoir un peu plus, replongez-vous dans l’épopée que fut la construction de ce vaste bâtiment, legs important d’une race de bâtisseurs.

La cafétéria

 

La construction : quand le camp grandit trop vite !

Au cours des cinq premières années d’existence du camp, le nombre de campeurs ne cesse d’augmenter, si bien que la première salle à manger devient rapidement trop petite pour rassembler tout le monde. Il faut donc construire une nouvelle cafétéria, et le projet est confié à monsieur Rosario Moisan, qui avait déjà effectué de nombreux travaux sur le site du camp. Le père Paul lui demande alors de concevoir une cafétéria aérée et lumineuse, où 300 personnes pourraient s’assoir. Monsieur Moisan a alors l’idée du grand puits de lumière au centre, qui rendra encore plus lumineux et qui deviendra la signature architecturale de ce bâtiment par ailleurs largement fenestré.

La cafétéria

L’endroit retenu pour son implantation est idéal, car le relief naturel du terrain permettait de prévoir un espace de rangement au sous-sol sans avoir à creuser. Surtout, le site constitue une sorte de promontoire sur la baie de l’Amirauté. La construction débute à l’automne 1969. Monsieur Moisan et son fils font preuve d’une ingéniosité impressionnante pour monter les énormes billots servant de poutres et de poteaux de soutien, à l’aide d’échafaudages et d’un système de madriers et de cordes. Au printemps 1970, les constructeurs complètent la grande galerie à l’avant et sur le côté de la cafétéria, de sorte que les campeurs qui attendent pour entrer seront à l’abri en cas de pluie.

La cafétéria

 

L’aménagement intérieur : évoluer au rythme du camp !

En plus du grand comptoir de service qui sépare la cuisine de la salle à manger, monsieur Moisan construit un immense vaisselier, où les campeurs rangent bols, assiettes, ustensiles et plateaux. Les tables de l’époque sont assez longues pour asseoir les 9 campeurs de chaque groupe et leur moniteur. À la fin du repas, deux ou trois campeurs sont chargés de nettoyer la vaisselle du groupe, dans des petits bacs. La première laveuse à vaisselle arrive au camp en 1979 et elle est entièrement mécanique. Quand les équipes passent à 12 campeurs, des rallonges se greffent aux tables existantes et c’est en 1989 que le mobilier est peint aux couleurs vives que l’on connaît aujourd’hui.

La cafétéria

 

Le personnel de la cuisine : nourrir et faire grandir !

Au départ, le père Paul recrute des religieuses de la communauté des Petites Franciscaines de Marie pour préparer les repas, sous la direction de Sœur Marguerite Tremblay. Elles gardent le fort pendant plusieurs années et impriment leur marque sur la vie de camp de l’époque. À partir de 1984, plusieurs cuisiniers se succèdent pour remplir la tâche noble, mais néanmoins colossale, de nourrir toute la population du camp. Certains cuisiniers arrivent, forts de leur expérience dans des camps de bûcherons, mais constatent rapidement l’appétit insatiable de jeunes qui courent toute la journée !

La cafétéria

 

La vie de camp : nourrir l’âme de Kéno !

Au cours des années, la cafétéria devient le théâtre de nombreux évènements marquants dans la vie du camp Kéno. On y tient des évènements comme les soirées d’accueil, les célébrations de fin d’été, les banquets des Voyageurs, des soirées thématiques, des grands jeux, des concerts et même des mariages!

Le bâtiment est également illuminé par le magnifique canot d’écorce suspendu au plafond au-dessus de l’espace central. Le canot est l’oeuvre de l’artisan César Newashish (qui a déjà fait l’objet d’un film de l’ONF), un Atikamekw de Manawan qui en fait cadeau au camp en 1968.

Aujourd’hui, l’histoire du camp est inscrite sur les murs de la cafétéria. C’est le père Chabot qui a initié ce mouvement, en dessinant sur des contreplaqués les évènements marquants de la construction du camp. Les Voyageurs ont plus tard inscrit les dates de leurs expéditions chaque année, et le mouvement a pris de l’ampleur, jusqu’ à devenir une tradition. Chaque fois qu’une nouveauté fait son apparition au camp, un nouveau panneau est installé dans la cafétéria. Et tant qu’il se déroulera des évènements importants dans la vie des jeunes et du camp Kéno, il y a des fortes chances que la cafétéria en soit témoin, et en porte fièrement la trace !

La cafétéria

La cafétéria

 

Elisabeth Blais

Elisabeth Blais
Coordonnatrice aux communications

Texte actualisé pour la campagne par Elisabeth Fortin et Réjean Roy