La décision d’accueillir des campeuses

C’est en 1981 que les premières campeuses ont fait leur entrée à Kéno, dans le secteur des Découvreurs. Depuis quelques années déjà, le personnel comportait des membres féminins, dont les religieuses de la communauté des Petites Franciscaines de Marie qui s’occupaient de la cuisine et de l’infirmerie. Plusieurs couples avaient également été en charge du Croque-Nature, et il y avait eu des instructrices à la plage et au Brico-Nature au cours des étés précédents.  

L'arrivée des filles au camp

Cela faisait déjà un certain temps que le camp recevait des demandes de la part de parents qui souhaitaient envoyer leurs filles au camp, surtout lorsqu’ils avaient un garçon qui fréquentait déjà Kéno. Cependant, comme toutes les places disponibles étaient comblées par des campeurs chaque été, le camp est resté réservé aux garçons pendant ses 15 premières années d’existence. 

Vers la fin des années 70, le nombre d’inscriptions au long séjour du mois d’aout diminuait d’été en été, et la direction du camp était à la recherche d’une nouvelle source de clientèle. Une équipe de filles a donc été crée dans le secteur des 9-10 ans pour le séjour du mois d’aout 1981, et les parents avaient la possibilité d’inscrire leur enfant pour 10, 15 ou 25 jours. 

L'arrivée des filles au camp

Les changements logistiques

Le recrutement du personnel d’animation féminin s’est déroulé de façon assez simple. Plusieurs des candidates qui ont répondu à l’appel avaient des frères qui avaient été campeurs à Kéno, et voyaient là l’occasion parfaite de vivre à leur tour une expérience de camp. Après des entrevues dans les bureaux des pères Maristes à Sillery, deux d’entre elles ont été engagées pour devenir les premières monitrices de Kéno: Linda Carrier et Julie Guay. 

L'arrivée des filles au camp

Au départ, le camp avait décidé de prévoir un secteur particulier pour les campeuses : les Fauvettes. C’est ainsi qu’elles étaient appelées dans les dépliants promotionnels de 1981 et 1982. Cependant, cette distinction ne s’est jamais vraiment faite sur le camp, les filles s’identifiant simplement au secteur des Découvreurs. Le nom Fauvettes a donc été abandonné dès 1983. 

L'arrivée des filles au camp

Sur le camp, les filles habitaient dans les huttes voisines de celles des garçons, ce qui était assez inhabituel pour l’époque. En effet, la plupart des camps mixtes avaient des secteurs clairement divisés et physiquement assez éloignés pour les garçons et les filles. À Kéno, on retrouvait, et on retrouve toujours, des secteurs mixtes comportant des équipes de garçons et des équipes de filles. L’expédition et les activités se faisaient donc séparément, et les grands jeux réunissaient tout le monde l’après-midi et le soir. 

L'arrivée des filles au camp

L’expédition chez les filles

Tout comme pour les groupes de garçons, l’expédition prenait une importance particulière dans le séjour des équipes de filles. « Nous désirions que les filles vivent la même expérience éducative grâce à la vie de groupe, aux activités de plein air et à l’expédition en canot-camping. Nous n’avons pas modifié la programmation, l’équipement ou les trajets d’expéditions. Les filles ont toujours fait tout ce que les gars faisaient » raconte le père Roger Landry, directeur du camp à l’époque. 

L'arrivée des filles au camp

Les premières campeuses de 1981 ont grandi et ont fait partie de tous les secteurs du camp. Aventurières en 1989, Exploratrices en 1992 et Voyageuses en 1994, elles étaient toujours fières des expéditions qu’elles accomplissaient, et ont laissé plusieurs traces de leur passage sur les murs de la cafétéria. En 2000, un groupe d’Exploratrices est même parti en expédition de kayak sur la rivière Jacques Cartier jusqu’à Donnacona. 

L'arrivée des filles au camp

Une grande complicité s’est mise en place entre les groupes de Voyageurs et de Voyageuses. Le matin du départ des filles, l’équipe de garçons se levait tôt pour les saluer, et lors de leur arrivée après l’expédition, les filles étaient toujours présentes pour les accueillir. C’est d’ailleurs la première équipe de Voyageuses qui a instauré en 1994 la tradition de laisser des petits mots au groupe suivant sur les sites d’expédition. 
 L'arrivée des filles au camp

Devenir un camp mixte est donc une décision qui a enrichi Kéno sur plusieurs plans, en plus de donner la chance à de nombreuses jeunes filles de vivre une expérience de groupe et de plein air extraordinaire.

Elisabeth Blais 

 

Elisabeth Blais

Coordonnatrice aux communications