La chorégraphie de canot
L’idée de faire des démonstrations de techniques de canot est venue au père Paul en 1966 alors que les parents venaient rendre visite aux campeurs au milieu de leur long séjour. Il voulait que les enfants montrent ce qu’ils avaient appris au cours des deux semaines précédentes pendant les cours de canot.
Les moniteurs faisaient aussi une démonstration de différentes manœuvres techniques comme le coup en « J », des exercices d’équilibre et de la récupération de canots chavirés. Tout au long de ce premier « spectacle », le père Paul expliquait les différentes manœuvres et à quoi elles pouvaient servir.
Au cours des années suivantes, les campeurs ont continué à faire des démonstrations de techniques de canot dans la baie de l’Amirauté. Ils exécutaient différents mouvements et figures sous la supervision de l’instructeur au canot, qui agissait un peu comme un chef d’orchestre. Lorsque la durée des séjours a commencé à diminuer, ces chorégraphies ont été remplacées par celles des moniteurs.
C’est en 1987 qu’a été présentée la première chorégraphie de canots sous la forme qu’on connait aujourd’hui. Comme plusieurs membres du personnel avaient d’excellentes habiletés techniques en canot, ils ont décidé de composer une chorégraphie qui ferait la démonstration de différents coups d’aviron. Des torches faites à l’aide de cannes de sable et de guenilles imbibées d’huile étaient fixées à l’avant du canot pour produire un effet lumineux et créer une atmosphère mystérieuse. « C’était superbe, mais la fumée était terrible! » se souvient le père Roger. Les torches ont donc été remplacées par des fusées de sécurité routière, ce qui donnait également un effet très réussi.
Au fil des années, la chorégraphie s’est allongée et complexifiée. De nouvelles figures ont été ajoutées et de la musique a été intégrée au spectacle, lui donnant chaque été une touche unique.
Certaines années, les moniteurs et instructeurs préparaient aussi une chorégraphie de canot en solo qui était présentée à la clarté afin que les campeurs puissent bien apprécier les mouvements et les figures de canot.
Le spectacle de l’histoire du camp
Le spectacle relatant l’histoire du camp et de la région environnante a été pensé lors d’un pré-camp. « Nous voulions présenter aux moniteurs de Kéno une chorégraphie différente, supportée par une trame sonore, des éclairages, des flambeaux et de la projection, afin de relater les moments forts de l’histoire du camp, le tout sans dire un seul mot », raconte Jacques Moffette, l’un des créateurs du projet. Le spectacle était accompagné d’une trame sonore préenregistrée où se mélangeaient musique, bruits de la nature et rires d’enfant.
Ce spectacle a été modifié et peaufiné au cours des étés suivants, chaque moniteur ajoutant sa touche personnelle au personnage qu’il jouait. Encore aujourd’hui, à tous les débuts de séjour, les campeurs se font raconter l’histoire de la région et de ses habitants; de l’Indien Laurent à Oscar l’Hermite, en passant par les bûcherons et les chercheurs d’or.
Les chorégraphies d’aviron, de danse et d’activités
La première chorégraphie d’avirons a été préparée par les campeurs Voyageurs au retour de leur expédition en 1991. Le père Roger leur avait demandé de créer une nouvelle chorégraphie qui serait différente de celles habituellement présentées aux campeurs, et l’idée de manipuler un aviron leur est venue. Ils ont présenté le tout dans la cafétéria lors de la cérémonie de clôture du camp.
En 1995, Hélène Tardif, instructrice au brico qui possédait également une formation en danse classique, a monté avec quelques monitrices et moniteurs une chorégraphie de danse. La représentation s’est faite sur le quai flottant au milieu de la baie avec des jeux de son et de lumière. Le tout a été très apprécié par les campeurs, si bien que l’idée a été ramenée au cours de étés suivants.
En 1999, une chorégraphie spectaculaire présentant les différentes activités du camp a aussi été présentée aux campeurs. On pouvait y voir des planches à voile traverser la baie, des gens descendre en rappel la parois d’escalade naturelle, des canots se croiser et chavirer, et même des moniteurs lancer des flèches enflammées! Le fait que cette chorégraphie soit présentée le soir rendait le tout d’autant plus impressionnant.
La même année, les campeurs et les moniteurs du programme Kayak avaient préparé une chorégraphie faisant la démonstration de différentes techniques, mouvements et figures. Cette activité était encore assez peu connue à l’époque, et les campeurs étaient captivés par le spectacle.
Il y aura donc eu à travers les années de nombreuses chorégraphies aux styles variés qui ont toutes, à leur façon, apporté une touche spéciale au camp. Le père Roger se souvient de leur impact positif: « Ces chorégraphies permettaient aux campeurs de vivre quelque chose de très beau, et au personnel de ressentir une fierté et une appartenance nouvelle à Kéno ».
Elisabeth Blais
Coordonnatrice aux communications